A mon retour de l’EWS Ecossaise j’avais terminé mon race report en disant que mon prochain objectif serait de faire mieux à Valloire pour la 3ème manche mondiale. Ce dernier était donc de renter dans le top 100, de rouler vite et bien tout en se faisant plaisir.
C’est donc dans la vallée de la Maurienne à Valloire, que nous avons le plaisir de nous rendre, via les mythiques cols du Lautaret et du Galibier, pour moi l’une des plus belles route que je connaisse.
Remis complètement de ma fracture du coccyx et un peu plus affûté qu’en Ecosse, je profite d’une arrivée sur le site le jeudi soir pour aller repérer à pied, tel un pro, les deux nouvelles spéciales de la journée du vendredi. Quelle idée de remonter un domaine skiable à pieds et se taper 1400m de D+ enchainés sur les même en D- la veille d’une course!!
Bref je comprends vite le lendemain que mon corps n’est pas préparé à ce type d’effort. Les recos se passent bien, j’suis accompagné du team RM Urge, d’AC Chausson, Bryan Regnier et Damien Oton. L’ambiance est bonne et les deux nouvelles spéciales sont magnifiques, bien engagées avec des passages en sous bois de toute beauté, ça promet !
Après une courte nuit, le temps est venu de se préparer pour la première spéciale du samedi matin annoncée comme très physique.
C’est sous un beau soleil et à 2700m d’altitude que la course est lancée. Je pars avec le dossard 148, et nous avons 3 spéciales à effectuer pour un total de 5000m de D-. Cette première spéciale très roulante, se fait dans la douleur totale. Pas de jus, collé et à la limite de la gerbe ! Faute à l’altitude et aux recos de la veille… Je donne tout ce que j’ai et je fais bien car j’arrive quand même à réaliser le 92ème temps au général et vu mon état j’suis plutôt satisfait et je sais que j’vais améliorer !
Dans la spéciale 2 que nous allons faire deux fois, ce coup-ci ce sont les bras qui sont mis à rude épreuve tellement cette descente tabasse. C’est violent à tous les niveaux et la mécanique autant que les corps sont maltraités. D’ailleurs le nombre de casses et de crevaisons qu’il y a sur cette spéciales sont juste affolants ! Mais contrairement à l’Ecosse, ici le terrain est ouvert et il n’y a pas de place pour le tricotage, tu peux ouvrir en grand et perso je préfère ça. J’arrive malgrès tout à rouler assez souple et pointe en bas avec le 74ème chrono, ça s’améliore !
Dans la 3ème manche j’essai de reproduire mon run précédent en évitant les petites erreurs pour essayer de grapiller quelques secondes, mais ce sera finalement mon tour d’avoir un ennui mécanique. Mon frein arrière pisse de l’huile et à mi parcours je n’ai plus rien d’autre que mon frein avant pour me ralentir, et vu la fin du parcours autant dire que ça va être folklorique ! Finalement après avoir sauté par dessus un spectateur, être rentré dans un photographe et avoir tout de même éviter les chutes, je perds ‘’que ‘’25sec et finirai 100ème au général, j’imite donc la casse comme on dit !
Au final de cette première journée je pointerai à la 73ème place scratch, ce qui est bien dans l’objectif que je m’étais fixé. Ce qui me motive d’autant plus que les spéciales du lendemain me plaisent et que je sais que j’peux remonter encore.
Après une bonne soirée de remise en état mais une nouvelle courte nuit (merci aux fans de Johnny et Eddy Mitchell), c’est bien motivé et avec un frein arrière réparé à la chambre à air par Kevin de Pit Stop que j’arrive au départ de la journée du dimanche. Une spéciale bien typée DH avec une prmière partie ultra technique et bien ouverte, s’enchainant sur un magnifique sous bois où le grip et les appuis se mêlent à un relief super agréable à rouler. Cette première manche se passe bien et je réussi à rouler flow et à conserver ma vitesse. Ce sera d’ailleurs mon meilleur chrono jusque là puisque que je me place 69ème, à seulement 13 secondes du top 50.
On remonte pour la spéciale 2, que nous allons faire deux fois. Celle-ci me plait bien aussi, surtout la partie du milieu où nous prenons pas mal de vitesse et où les courbes et les trajectoires sont bien freeride. Je me sens bien même si la fatigue du week-end commence à se faire ressentir. A 200m de l’arrivée et plutôt satisfait de mon run, je commet l’énorme erreur de me relâcher un peu. Dans la dernière ligne droite un caillou que je n’ai pas pu éviter dévie légèrement ma trajectoire et m’envoie vers le devers se trouvant sur ma droite. A cet endroit là de la piste la vitesse est d’environ 40km/h et j’ai beau essayer de retrouver la piste rien y fait et mes deux roues partent finalement en contre bas. Ma volonté fait que j’arrive à retarder l’inévitable chute de 1 ou 2 secondes, effleurant ainsi les arbres qui m’auraient arrachés l’épaule ou le bras, mais je ne peux éviter les rochers plus loin dans lesquels je me fracasse de plein fouet. Le choc est net et violent mais heureusement ni la tête ni le dos n’ont étés touchés. Aussi des nerfs je décide de remonter sur mon vélo, complètement voilé des roues et du guidon, pour finir ma spéciale.
Arrivé en bas je me rend vite compte que j’ai mal à l’avant bras et surtout au tibia gauche. Le speaker appelle les pompiers qui décident de m’embarquer pour faire un rapide check-up. A ce moment là je suis sur de pouvoir repartir, même si je sent que j’ai prit un pêt.
A l’examen de mon tibia, qui présente une belle ouverture, le chef d’unité, même sous mes insistantes tentatives de vouloir repartir, prend finalement la décision de m’envoyer à l’hôpital pour me faire recoudre et passer des radios de contrôle. Je ne pourrais hélas rien y faire.
Après 8500m de D-, 5 spéciales dont une où j’ai du jouer les acrobates et surtout après en avoir caguer comme jamais, je suis obligé d’admettre que la course est terminée pour moi et que je peux donc oublier mon honorable perf d’avoir titiller le top 60 et manque aussi l’occasion de prendre de précieux points EMBA.
Finalement, après une course difficile en Ecosse mais sans chutes, là je suis obligé d’admettre que l’erreur à ce niveau se paye cash et qu’il va falloir que je me serve de cela à l’avenir pour éviter de me refaire des frayeurs de ce type.
Hélas mon emploi du temps et mon budget ne me permettant pas de pouvoir disputer les 3 prochaines manches EWS en Italie, aux US et au Canada , c’est sur la Mountain of Hell, ma course favorite que j’vais essayer de me ratrapper. Avant de retrouver et de clôturer la saison internationale à Finale Ligure en Octobre pour la 7ème et dernière manche des EWS.
See you !
Cédric ‘’Pouky’’ Carrez
Ps : l’exmen radio ne montrea pas de fracture et je repartirai avec quelques bosses etune dixaine de points sur le tibia
Crédit photo : Enduro Tribe / Matt Wragg / Variable Visual