Après un début de saison passé à écumer quelques courses régionales histoire de se chauffer un peu, le temps est venu de passer aux choses sérieuses. Me voilà donc en route pour l’Ecosse, Peebles plus exactement, petite ville de 9000 habitants située dans la vallée de Tweed au sud-est d’Edimbourg. Bourgade qui sera le lieu d’accueil de la 2nd manche des Enduro world Séries et étape incontournable de l’enduro mondial.
Manque de pot, suite à une fracture du coccyx survenue trois semaines plus tôt sur l’enduro des terres noires de Digne, c’est un peu fébrile que je me rends sur place. Face à une horde de pilotes pros, plus fort, plus nombreux et plus rapides de courses en courses, je sais d’avance que la tâche qui m’attend ne va pas être facile. Du coups les objectifs sont simples, ne pas se refaire mal et prendre un max de plaisir tout en apprenant un max aux côtés de pointures comme Anne-Caroline Chausson et Bryan Régnier, amis et champions avec qui je partage mon séjour sur place.
A peine arrivés sur place que nous sommes prévenus. C’est vert, c’est beau et c’est très gras ! Le parcours annonce des chiffres assez affolants : 90km, 3000m de dénivelé et un cumul de spéciales estimé à 1h00 de course. Autant dire que ça va être très très physique !
Info que nous allons vérifier lors des deux premières journées de recos où nous passons pas moins de 5h00 sur nos montures à braver la pluie, la boue et les racines glissantes comme nulle part ailleurs.
Mais c’était sans compter sur les bonnes surprises que peut réserver l’Ecosse, car après ces deux journées assez rudes, c’est trois jours de beaux temps qui vont s’enchainer !
Du coup, le vendredi veille de course sera dédié au tourisme et à la récup, un moment magnifique que j’apprécie tout particulièrement…
C’est donc sous un beau soleil que le premier jour de course est lancé. Je pars avec le dossard 101, numéro très correct que j’vais essayer d’améliorer si possible. Les 4 spéciales de la première journée comptent de nombreux passages en sous bois très sombres, de gros pédalages et de magnifiques passages techniques entre les arbres et leurs racines. Le pilotage doit être fin et coulé, le but étant de rouler le plus propre possible, car à ce niveau-là chaque détail compte. En world cup il n’est pas rare qu’une seconde corresponde à une place.
A ce jeu-là j’ai beau essayer d’être le plus souple possible tout en évitant les chutes, cela ne suffit pas et au final des 4 premières spéciales et temps cumulé d’environ 20min, je pointe seulement à la 110ème place, à 35sec du top 100.
Il faut admettre que les anglais chez eux sont très forts et beaucoup de riders locaux ont réussi à s’octroyer des places de choix parmi l’élite. A moi de faire mieux le 2ème jour de course, annoncé comme plus physique et plus pédalant que le premier ! outch ça risque de faire bien mal aux jambes tout ça ^^
Après une bonne soirée de remise en état (bains d’eau froide, Compex et massages), c’est déterminé et les jambes fraiches que je me pointe au départ de la journée du dimanche. La première spéciale se passe bien malgré une petite sortie de piste. Mais ce sont les spéciales 2 et 4 qui vont avoir raison de mon physique encore trop light pour ce type de parcours, où certains pédalages en monté font plus de 2 minutes.
Finalement, même si j’ai roulé assez vite dans certaines portions techniques, je n’arrive pas à combler le retard me séparant de mon objectif et fini 109ème de cette seconde journée. Résultat qui me met à la 103ème place au général du week-end à seulement une poignée de seconde de mon objectif.
Certes la déception est là mais rapidement comblée par le fait que je ne me suis pas refait mal (malgré les conditions difficiles) et aussi que le voyage, le cadre, l’ambiance qui ont régnés durant toute cette semaine Ecossaise étaient tout bonnement magiques !
Je repars donc de là-bas avec un meilleur bagage technique en sous-bois et dans la boue, mais surtout avec un gros sourire et une bonne bouteille de whisky local. J
Prochain objectif, faire mieux à Valloire les 20 & 21 juin prochain pour la 3ème manche des EWS ! là il devrai y avoir moins d’anglais et surtout le pilotage se fera à vue, ce qui représente un petit avantage pour moi qui ai du mal à retenir les parcours et préfère souvent ne pas savoir ce qui nous attend…
See you !
Cédric ‘’Pouky’’ Carrez
Crédit photo : Dave Ward / Pouky